Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Frites, ice cream et autres contrariétés.

Journal d'une maman trentenaire, solo, complexée, atypique et en quête d'épanouissement. Instagram Tilouoo

[PERTE DE POIDS] Savoir en identifier le terme ou l'angoisse de la fin de projet.

Février 2015 : deux grossesses, l'arrêt du tabac, un post-partum, et une forte tendance à angoisser face au vide, je ressemble à ça :

 

 

[PERTE DE POIDS] Savoir en identifier le terme ou l'angoisse de la fin de projet.

92 kilos de tristesse.

J'ai tenté les pires extravagances pour les perdre : régime à base de citron, de fruits, de liquide, de protéines.

Je tente même, sait-on jamais, de les assumer. J'achète des jolies robes ultra coûteuses, pour mettre en valeur ce qui peut l'être, je laisse pousser mes cheveux. Je fais très attention à tout, et j'essaie d'être une fille ronde mais sophistiquée, à la pointe des tendances et toujours impeccable, drapée dans ma forte personnalité et mon humour, un peu comme celles (admirables), qu'on voit sur instagram.

La photo ci-dessus, plus que nulle autre, me fait réaliser que ça ne marchera pas : je ne me supporte pas. Sans parler des dégâts sur ma santé (une péricardite, essoufflement perpétuel, mal de dos, douleurs articulaires, jambes lourdes, rétention d'eau), la vérité c'est que je ne supporte pas de me voir, je fuis les miroirs, et je suis prisonnière de cette idée. Je suis GROSSE et je sais que jamais je ne m’accepterai comme ça. Soyons honnête, je n'ai déjà jamais été très fan de ma petite personne...alors ma grosse personne en contradiction avec l'idée de la beauté que le monde a mis dans ma tête depuis mon plus jeune âge, ce sera toujours non.

Alors je décide qu'il faut que je change. Après la naissance de ma fille aînée, j'ai perdu 16 kg en trois mois à la seule force de ma volonté, alors je me dis FACILE!

Grave erreur.  

Pour plusieurs raisons...

ET DÉJÀ PARCE QUE J'AI EU MON PREMIER ENFANT A 24 ANS!!!

Et que cinq ans et un autre enfant après, ton métabolisme ne te respecte plus.

Aussi parce que mes kilos actuels ont eu beaucoup plus de temps pour s'installer.

Enfin, parce qu'entre temps, la moitié de ma thyroïde a genre...moisi, ou séché, j'ai pas trop compris, et que je refuse de prendre des hormones tant que c'est pas obligé.

 

Pourtant...

Google et moi, on décide de s'y mettre ensemble, à grand coup de sacro-saint rééquilibrage alimentaire (rééquilibrage mon cul : manger des aliments qui rendent triste dans des quantités pour bébé...et pas un des miens de bébé, pas un bébé de 4kg à la naissance, post-maturé, nourri au grain toussa...non l'autre genre de bébé, celui que j'ai jamais mis au monde), et de furieuse envie de se remettre à fumer.

Tant et si bien que 15 kg plus tard, en juillet 2015, je ressemble à ça :

[PERTE DE POIDS] Savoir en identifier le terme ou l'angoisse de la fin de projet.

C'est pas encore ça, mais c'est déjà mieux.

Entre temps j'ai commencé un nouveau boulot qui me porte, je déménage ma famille dans un grand appart. Tout va bien, je suis sur une pente ascendante.

Mais tout à coup, ça retombe. Aussi vite et facilement qu'elle était arrivée, mon avis de maigrir, ma volonté, mon goût de l’effort... Envolés. Remplacés par mon amour des frites et des glaces. Et de l'alcool bien sûr.

Fin septembre 2015 je suis donc presque revenue à 80kg, et bien sûr j'ai renoué avec mon chagrin.

D'autant que dans ma tête, je n'ai jamais arrêté mon régime, ce qui fait que chaque excès (c'est à dire chaque repas) est une source de culpabilité qui me met dans un cercle vicieux, dont je ne parviens pas à sortir.

Je mange de la merde > je me sens comme une merde > je mange de la merde > je me sens comme une merde > je mange de la merde > etc... vous m'avez comprise.

C'est la découverte d'un programme de sport qui me remet sur les rails, un truc pour les meufs comme moi : qui sont à l'arrache tout le temps manquent de temps. 3 fois 30 minute de muscu par semaine, je commence aussi doucement à courir, mais surtout I'M FUCKING BACK IN THE GAME!!!

Donc, sport, alimentation, persévérance, etc...et à Noël 2015, je ressemble à ça : 

[PERTE DE POIDS] Savoir en identifier le terme ou l'angoisse de la fin de projet.

De mémoire, je suis à 68 là, mais sans certitude. C'est pas encore ça, je suis toujours focus sur le poids de mes 23 piges (55 kg, LOLOLOL), donc loin d'être satisfaite. Mais l'IMC qui me déclare en dessous du surpoids me fait de l'oeil.

Toutefois, comparé à ce que ça a été, je me sens beaucoup beaucoup mieux. Et très positive.

Mais là encore...ma motivation s'effrite. Je ne saurai dire pourquoi, tout comme je ne sais pas d'où elle était venue, mais en fait, c'est de plus en plus dur de manger de poulet blanc-brocolis à la cantine, quand on a un alternative saucisse frites. Encore cette histoire d'aliments qui rendent tristes.

 

8 mois, 8 longs mois a culpabiliser, à reprendre du poids, à mal manger, à faire des jours entiers de diète... 

Retour à 76 kg, mon trek en Islande se passe dans la souffrance physique (en plus de mon poids, je trimbale un sacré putain de sac à dos) et mentale (avec tout le temps que j'ai eu pour me préparer, je me sens comme un imposteur au pays des randonneurs secs comme des coups de trique). 

Au mois d'août, je ressemble à ça :

[PERTE DE POIDS] Savoir en identifier le terme ou l'angoisse de la fin de projet.

Je suis triste, je m'en veux, je me déteste, je vous déteste aussi d'ailleurs.

Et puis nouveau miracle : je me remets à courir. Sérieusement cette fois. Mais toujours avec des standards élevés : je cours tous les jours, je me lève à cinq du mat pour y aller avant de bosser, je mange comme un oiseau, je me pousse, encore et toujours, et bien entendu, ça marche.

J'entame ensuite un programme de HIIT, toujours à cinq heure du mat, je me déchire comme jamais.

Tant et si bien que le cycle a repris et qu'en décembre, je suis à nouveau comme ça :

[PERTE DE POIDS] Savoir en identifier le terme ou l'angoisse de la fin de projet.

Je suis fière, je me sens bien, je suis contente, je suis descendue à 67. IMC en dessous du surpoids médical. Je me dis que cette fois c'est la bonne, et en mars...Rechute. Trop fatiguée pour le sport, trop triste pour "bien manger", je sabote encore mes efforts, et en juin 2017 je suis remontée à 74.

Et là...pour couronner le tout, je me fais larguer. 

J'ai déjà longuement écrit sur le boulet de démolition que je me suis pris dans la tronche cet été-là, et sur ses conséquences, donc je ne reviendrai pas dessus. Mais en septembre, je me rapproche dangereusement à nouveau des 80kg.

Je dois apprendre à réorganiser ma vie à trois, avec mes filles, mon taf, mon chat, mon appart, ma tristesse, et le moins qu'on puisse dire, c'est que je n'y arrive pas.

La bouffe a toujours été mon exutoire. Pour tout. Je suis stressée? Je mange. Triste? Je mange. Contente? Je mange aussi. Et combiné au fait que je ne trouve pas le temps ni l'énergie de cuisiner, je m'enfonce.

En juin 2018, je fais à nouveau 84 kg. Mais entre temps, j'ai récupéré un peu de joie de vivre, et surtout assez de motivation pour rebondir (rien à voir avec la taille de mon cul). J'ai entamé un virage professionnel, et décidé que je méritais à nouveau d'être rencontrée. Sauf que je sors tout le temps, donc je mange tout le temps, et surtout je BOIS!

Je tergiverse longtemps avant de décider si j'attends de perdre 15kg pour m'inscrire sur un site de rencontre, et je décide finalement que si je rencontre un mec capable de voir la fille fabuleuse qui se cache derrière ça : 

[PERTE DE POIDS] Savoir en identifier le terme ou l'angoisse de la fin de projet.

Il méritera que je me demande s'il est pas fabuleux lui aussi. (Quoi qu'il en soit mon expérience des sites de rencontre méritera un jour que j'écrive un article, parce que comme souvent c'était drôle, quand même un peu.)

En août 2018, je passe de merveilleuses vacances en bord de mer avec mes filles, tout en assumant mon gros cul, et en montrant mes gros seins au bon peuple de la plage (côte Atlantique topless à 88kg, avouez que c'est audacieux)!

Pour que finalement, à la rentrée, je décide que c'est reparti.

Alors, je fais ce que je fais toujours dans ces cas-là. Je vais courir.

Et WOPUTAIN c'est dur. Mais il faut croire que j'ai mûri entre temps. Et je suis passée sur un mode qui va piano va sano. Alors pour y aller doucement, je décide qu'en mars, je courrais le semi de Paris. Et je commence à m'entraîner. Et j'améliore mon alimentation. Mais doucement.

Je décide de mettre en place les habitudes suivantes : 

  1. Petit déjeuner salé, protéiné
  2. Déjeuner libre, sans excès
  3. 0 sucre et 0 féculent passé 17h

Mais surtout : PAS DE PRESSION. Je fais comme je peux, et quand je fais bien tant mieux, quand je fais mal, je ferai mieux demain. Et là, nouveau miracle : mon poids descends en flèche.

Très vite je repasse sous la barre des 80, très vite je me déteste un peu moins. Je cours une fois par semaine, puis deux, puis trois, et j'adore ça.

Parfois je perds 1 kg par semaine, parfois, je perds 1 kg dans le mois. Mais sans stress. Je suis en confiance, et je laisse faire le process.

Et du coup, je me démotive pas.

Tant et si bien que je perds au total 25 kg en 10 mois.

Et aujourd'hui, depuis hier en fait. Je crois que je suis arrivée où je voulais. Je suis à 62 kg, donc loin de ce que j'avais escompté. Mais je me sens bien. Je me trouve pas trop moche, et il m'arrive même de porter des mini-jupes un peu scandaleuses.

J'ai envie de me montrer. Pas tout le temps, mais un peu des fois.

Et c'est ici qu'intervient la grande question : est-ce que j'ai terminé mon RÉGIME?

Alors bon, je sais qu'on est à l'heure où on ne parle plus de régime, mais d'équilibre, on ne parle pas de diète mais de detox, et on n'est pas en surpoids on est "plussize".

Ben il n'empêche que j'ai passé presque 10 mois à cheminer de l'obésité modérée à la corpulence normale, de l'IMC 29+, à l'IMC 22. Et what now?

Je suis encore loin des 55 kg de mes jeunes années. Mais je suis aussi suffisamment réaliste pour savoir que je n'y retournerai pas. Le voudrai-je.

Pour autant, est-ce que je suis arrivée? Et maintenant que j'y suis, vais-je y rester?

En cumulé en 4 ans, j'ai perdu plus ou moins 65 kg. Et aujourd'hui, je suis 30 kg en dessous de là où j'ai commencé. C'est vertigineux. J'ai perdu au total, plus du double de ce que je voulais réellement perdre.

 

[PERTE DE POIDS] Savoir en identifier le terme ou l'angoisse de la fin de projet.

J'ai donc retrouvé une silhouette dont j'arrive à être fière. Il me faut bien sûr remuscler tout ça, histoire de lisser ma peau et de remonter mes fesses de quelques centimètres.

Mais surtout il me faut ne pas replonger. Et en cas de légère rechute, ne pas dramatiser, ne pas retourner sur une pente qui ne soit pas pérenne pour reperdre un éventuel excédant. Et surtout, surtout, surtout, retrouver un rapport normal à la bouffe.

J'ai appris ces derniers mois, à manger sainement tout en me faisant plaisir (tant bien que mal, j'ai arrêté de manger des choses qui me rendent triste), toutefois, je ne me sens pas à l'abri des crises, ni des rechutes.

Je dois apprendre à ne plus voir l'alimentation soit comme une amie réconfortante, soit comme l'ennemi à abattre, et faire de mes choix alimentaires quelque chose de normal. En fonction de mes envies, et de mon métabolisme.

Je dois voir sur le long terme, et c'est terrifiant, de ne pas savoir si je vais rester là où je suis arrivée.

Bref, voilà l'été, je vais pouvoir ressortir les robes minimalistes que je portais quand j'avais 23 ans, et peut-être même les porter...En public. On verra bien.

Et pour le reste, bah on verra aussi, et ce sera bien évident soumis à l'étalage habituel! ;)

 

D'ici là je vais tout de même devoir faire face à l'angoisse de la fin de projet, à savoir :

-accepter d'en avoir terminé

-évaluer les résultats, en tirer quelque chose, des enseignements, de la sagesse, un truc comme ça

-lutter contre la peur du désœuvrement

-TROUVER UN NOUVEAU CHALLENGE!!! (Inscrite pour une course d'obstacle en septembre, c'est un bon début.)

 

[PERTE DE POIDS] Savoir en identifier le terme ou l'angoisse de la fin de projet.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Cela manquait à mes soirées ces petites lectures ! On voit malgré tout malgré les difficultés et les mauvais regards portes sur toi même, il y a toujours eu une bienveillance envers toi dans le bon comme le mauvais. Et surtout un vrai putain de mental dans les bons et mauvais moments ! Tu peux être fière d être toi et aussi ce que tu as été et est devenue car toutes ces expériences de vie font de toi la sublime et pétillante femme que tu es ! Et surtout et encore fuck les rageux et jaloux ! So proud of you! Kiss love et vive les frites et les glaces !
Répondre